« D'une manière ou d'une autre, je suis maintenant un mannequin barbu » : Stephen Richardson, un an plus tard

mars 19, 2025

Dans un peu plus d'une semaine, le gagnant du Prix MusiCounts de l’enseignant de l'année 2025 sera dévoilé lors des Prix JUNO 2025 à Vancouver.

Nous avons rencontré Stephen Richardson, notre lauréat du Prix MusiCounts de l’enseignant de l'année 2024, qui représente la marque avec son chandail à capuchon JUNOS 2024, pour faire le point sur son parcours depuis sa victoire éclatante.

Parlez-nous de ce que vous avez accompli au cours de l’année, après avoir reçu le Prix MusiCounts de l’enseignant de l'année 2024.

Depuis que j'ai remporté le prix à Halifax, j'ai fait un grand nombre d’activités connexes que je n'avais pas prévues, ce qui est assez incroyable. La principale était de ramener les enfants en classe. Nous avons envoyé tous nos instruments à Edmonton avec le financement initial de MusiCounts et ils sont tous revenus réparés, ce qui nous a grandement aidé. Les enfants sont vraiment enthousiastes parce qu'avant cela, ils travaillaient fort, mais devaient « se battre » avec l'instrument.

J'ai travaillé sur une grande partie de la préproduction pour mon propre projet solo, Agony of the Leaves, afin de probablement pouvoir avoir environ six chansons en démo. J'ai convaincu le professeur d'éducation physique d'enregistrer une de ses chansons country et je crois qu'il est un peu accro. Donc, M. Taylor va continuer. Je pense qu'il lui en faut quatre autres pour avoir un album complet. David Dowe, qui était avec moi aux JUNOS, a enregistré deux albums avec lui auparavant. Nous essayons donc toujours de recruter tous les enseignants que nous voyons jouer, ainsi que tous les membres du personnel de n'importe quelle école. Nous leur offrons d'essayer le studio et ils sont généralement surpris, puis s'y mettent vraiment. Ils sont pour la plupart surpris que leur son soit aussi bon que celui que nous entendons avant la démo, et nous savons à quel point le son peut être impressionnant avec la production, de sorte qu'ils sont toujours assez surpris que ce soit eux.

J'ai écrit quelques articles pour le magazine Canadian Musician. Un au sujet de ma salle de classe et un sur les concerts dans le Nord et tous les éléments qui entrent en ligne de compte quand on joue dans un groupe de rock à -55 °C. Darren Hamilton, qui a gagné il y a quelques années, publie un livre sur l'enseignement de la musique populaire. J'ai donc rédigé un chapitre à la fin sur mon cours de composition de chansons pour les élèves de 6e et 7e année. Celui-ci est présentement en cours de révision. Il recrute des enseignants partout au Canada. Vous avez un manuel scolaire que vous pouvez utiliser en classe sur différentes facettes de l'enseignement au Canada et sur la salle de classe moderne.

On m'a fait venir à Toronto pour passer du temps avec Anthem et filmer la vidéo du prix MusiCounts de l'enseignant de l'année. C'était sensationnel d'être au studio d'enregistrement. Ensuite, je leur ai demandé si je pouvais leur envoyer des images de Yellowknife et ils ont aimé l'idée. Puis, ils sont tous venus ici pour la fin de semaine et ils ont vraiment apprécié. Ils songent à revenir, peut-être pour le Snow Castle Music Festival et quelques autres événements.

J'ai suivi des cours de chant avec la sœur de Josh Ramsay, Sara Ramsay. J'ai fait une entrevue avec elle pour son balado sur le chant. Avant cela, je prenais des cours de chant avec Brian Byrne de I Mother Earth. Je suis donc resté en contact avec lui pour essayer de suivre d’autres cours quand j'en aurai l'occasion. Il propose aussi des collaborations d'écriture, alors c'est peut-être quelque chose que je ferai également pour le nouvel album.

Probablement la chose la plus folle, la plus bizarre et la plus intéressante qui s'est produite avec les JUNOS était à Sydney, en Nouvelle-Écosse. Il y a un énorme violon sur le bord de l'eau où les navires de croisière accostent, avec beaucoup de boutiques souvenirs. Mon plus jeune fils a couru dans une boutique souvenirs et j'ai entendu quelqu'un s'exclamer : « Mon Dieu! » et j'ai pensé qu'il avait fait tomber quelque chose. J'ai couru et je l'ai attrapé, et quand j'ai levé les yeux, c'était une boutique de disques (comme des CD et des vinyles) et d'huile à barbe. Le gars avait dit « Mon Dieu » parce que ma barbe était devenue si fournie, ce qui a mené à un partenariat avec la Cape Breton Beard Oil Company. Je pourrais prendre des photos quand j'y retournerai. D'une manière ou d'une autre, je suis maintenant un mannequin barbu, ce qui est simplement hilarant et fascinant. C'est probablement la seule chose que je n'aurais jamais cru vivre au cours de ma vie, mais c'est un bon produit!

Être souvent reconnu était probablement le côté le plus surréaliste dans tout ça. J'étais à Edmonton lors d'un match de hockey et quelqu'un m'a dit : « Êtes-vous ce gars-là? » « Oui, je suppose que je le suis. » Cela s'est probablement produit 17 fois ici et chez moi en Nouvelle-Écosse. C'était assez intéressant de parler aux gens qui viennent me voir : ils sont heureux que vous enseigniez la musique dans les classes et ils regardent les JUNOS; cette partie était assez unique.

Vous m’avez l’air très occupé! Et l'histoire du mannequin barbu, c'est vraiment génial. Vous entrez dans un magasin, vous en sortez mannequin.

Oui, ils ont un site Web sensationnel et j'en ai acheté un peu, mais je n'ai jamais utilisé d'huile à barbe de ma vie. Puis il a dit : « Je vais vous envoyer quelques trucs ». Je pense qu'ils font de l'huile pour tatouages et différentes choses, c'est une entreprise assez géniale. Puis, lorsque je rentrerai chez moi, j'irai lui parler, peut-être prendre des photos et tout. Mais j'ai déjà été commandité pour mon groupe de rock pour des guitares, et j'ai reçu des bouchons d'oreilles lors de commandites, mais je n'aurais jamais pensé que je serais commandité pour de l'huile à barbe ou des produits folliculaires.

Comment était-ce pour vous d'assister aux Prix JUNO 2024 à Halifax et quelle a été votre expérience?

Halifax signifiait beaucoup pour moi parce que je viens de la Nouvelle-Écosse. Selon l'endroit d'où l'on vient en Nouvelle-Écosse, beaucoup de gens iront à Halifax pour leurs études universitaires ou leur formation professionnelle. J'ai donc fréquenté l'Université Saint Mary's pendant probablement une décennie. Je rentre chez moi chaque été et je reste habituellement à Halifax pendant un certain temps. L'hôtel où nous séjournions, avec les enseignants, était sur la même rue que l'un de mes anciens appartements. Je retourne en Nouvelle-Écosse et je séjourne à Halifax, mais je n'ai pas vraiment l'occasion d'être sans mes enfants. Je me suis senti libre, davantage à l’image d’avant mon mariage et tout le reste.

J'ai donc pu flâner et, en quelques heures, j'empruntais tous mes anciens raccourcis. David Dowe était avec moi et me disait : « Où allons-nous? » Je lui répondais : « Mes pieds me guident à travers toutes ces ruelles parce que j'ai vécu au centre-ville tout le temps que j’ai été ici. » Ma sœur et mon neveu sont venus aux Prix JUNO. Un de mes bons amis, Jason Chetwynd, et sa femme sont venus. Et il y a d'autres personnes que je connaissais de l'université que j'ai rencontrées les premiers soirs, simplement en me promenant. Je suis allé chercher un donair le premier soir, et j'ai pu entendre un groupe jouer à travers le mur de la salle. J'ai dit : « Je pense que c'est mon ami qui joue dans ce secteur », je lui ai envoyé un texto et c'était bien lui, alors nous sommes allés le voir. J'ai eu l'occasion de voir Rob Reid, mon autre ami avec qui j'ai étudié le jazz et qui est également professeur de groupe. Il était au prochain endroit, nous nous sommes donc tous retrouvés. Des gens que je n'avais pas vus, certains que je vois chaque été, et d'autres que je n'avais pas vus depuis 30 ans, ce qui rendait formidable le fait d’être chez moi à Halifax.

Qui avez-vous eu l'occasion de rencontrer pendant la Semaine des JUNO 2024 et comment était-ce?

Je ne me souviens pas si c'était la première ou la deuxième soirée, mais j'ai joué au JUNO Fest avec mon ami Kevin. J'ai quelques amis avec qui je suis allé à l'université ou au secondaire et qui font régulièrement des spectacles en Nouvelle-Écosse. Kevin et Leona Burkey se produisaient au Split Crow et nous ont demandé, Dave et moi, de jouer quelques morceaux. Puis mon ami Roger a joué, ainsi que Jimmy Swift, je crois. J'ai pu rencontrer Bill Roach, que je connais depuis l'école primaire, et qui est une personnalité importante de la CBC dans ma région. C'était probablement en 1995, il partait au Mexique et je déménageais à Vancouver; je pense que c'est la dernière fois que je l'ai vu. Nous avons fait quelques entrevues à la radio, mais nous ne nous sommes pas revus en personne.

Ensuite, lors de différents événements cocktails, j'ai rencontré TALK, qui a réalisé une petite vidéo dans laquelle j'essayais de convaincre ma belle-sœur de se pratiquer. Elle me l'a présenté et elle répétait la chanson. Je lui ai appris une de ses chansons à lui, puis « A Little Bit Happy », et elle a arrêté de pratiquer, alors je lui ai fait faire une vidéo lui rappelant de pratiquer : elle en a eu le souffle coupé.

Puis nous avons fait cette chanson avec la chorale St. Joseph. Il y a un petit groupe de rock que mon fils a formé ici, appelé The Five Puppeteers. Ils étaient quatre Puppeteers, et quelqu'un s'est joint à eux, ils sont donc maintenant cinq. Ils ont participé au Défi des classes de musique de CBC; ainsi, nous avons utilisé la vidéo TALK à la fin.

Jim Cuddy à nouveau, ce qui est fantastique, il organise toujours une fête après les spectacles pour les artistes. J'ai donc joué cette fois-là à Edmonton, puis cette fois-ci, ils ne me laissaient pas jouer à moins que nous interprétions une de nos chansons. Nous avons donc interprété notre version de « Whiskey in the Jar » puisque nous étions de retour en Nouvelle-Écosse. Puis, cela a mené à tout ce qui s'est passé avec Anthem. Ils nous ont vus jouer et ont ensuite dit qu'ils allaient nous faire venir à Toronto. Cela s'est donc très bien déroulé et c'est vraiment gentil de la part de Jim Cuddy d'organiser cela chaque année.

Vous rencontrez tellement de gens chaque soir. Je pense que la première soirée, il y a trois événements différents et MusiCounts est tellement bien organisé pour nous transporter d'un endroit à l'autre. Nous avons rencontré le maire, puis vous quittez cet événement et vous allez à un autre avec Damhnait Doyle, que j’ai rencontrée, puis vous allez à un autre événement. Habituellement, le troisième jour, les nouveaux enseignants sont assez épuisés. Il s’y passe beaucoup de choses.

Alors, pourquoi pensez-vous qu'il est important de reconnaître les éducateurs en musique comme nous le faisons avec le Prix MusiCounts de l'enseignant de l'année?

Je pense qu'il s'agit d'une visibilité importante pour que les gens puissent voir à quoi ressemble une salle de classe de musique moderne. L'école change si rapidement. Même en revenant cette année, je sais que le niveau de concentration des enfants sera plus faible qu'avant, car l'IA change vraiment la donne. Donc, pouvoir voir à l'intérieur de la salle de classe et observer ce que font les enseignants en musique pour suivre ce rythme, garder les élèves intéressés et avoir un impact positif, c'est assez important. Je pense que beaucoup de gens pourraient se remémorer leur expérience musicale de façon positive, mais il se passe bien plus de choses.

Je suis très chanceux, mais pour certaines écoles, le manque de financement que [MusiCounts] s'engage à combler est assez révélateur. Je pense que c'est important pour le grand public de savoir ce qui se passe. Il y a des enseignants qui ont vraiment à cœur de faire avancer la musique et qui considèrent la musique comme l'œuvre de leur vie.

Comment vous êtes-vous senti lorsque vous êtes retourné à votre école, l'École St. Joseph, après avoir gagné et quel genre de célébrations ont eu lieu?

Je travaille en étroite collaboration avec Deanna Ehalt-Zawyrucha, l'enseignante chargée de l’apprentissage par les arts, donc nous organisons les concerts ensemble. Elle s'occupe habituellement des peintures qui servent de décor pour les concerts, comme toutes les décorations et autres. Donc, quand je suis entré, la secrétaire filmait avec son téléphone, puis j'ai ouvert la porte du couloir menant à la salle de musique. Sa classe avait fabriqué un tapis rouge et peint un JUNO aussi haut que moi. C’était sur le mur de la porte de la salle de musique. Ensuite, à la récréation, ils ont fait un grand gâteau avec moi et ma guitare de scène, et tout le personnel a pu en savourer un morceau. Ils m’ont laissé couper la tête et j’ai pu manger cette partie du gâteau.

Puis ils ont fait l’annonce au gymnase et tout, j’ai beaucoup aimé cela. Le décalage horaire m’affectait un peu, alors je ne m'attendais pas à ça. Je pensais simplement retourner à l’enseignement lors de mon arrivée à l’école. La matinée a donc été interrompue pendant quelques périodes, puis toutes ces célébrations ont eu lieu, ce qui a été très agréable.

J’adore la mise en scène du tapis rouge. Qu'est-ce qui a été fait dans votre école avec la bourse que vous avez gagnée dans le cadre de votre prix?

En revenant des JUNOS, j’ai dû m’envoler pour Edmonton pour le tournoi de hockey de mon fils aîné. Nick Godsoe m'a appelé car j'avais gagné le Fonds d'innovation MusiCounts de la Fondation de la famille Slaight. Nous avons combiné l'argent des JUNO et celui de Slaight pour acheter des loop station, des studios d’enregistrement mobiles et tout ce qui serait nécessaire pour mon cours de composition de chansons.

L'année dernière, lors du cours de composition de chansons, quelques enfants ont composé une chanson incroyable qui ressemblait à une chanson de graduation. Nous l'avons donc utilisée pour l'école secondaire et pour le moment où les enfants quittent la 7e année ici, mais nous les avons emmenés chez Dave Dowe dans son studio et les avons fait enregistrer. Dave l'a mixée et masterisée, et nous avons eu quelques heures supplémentaires pour faire une séance photo avec eux. J'ai ensuite mis la chanson sur Apple Music et tout.

Mais ce serait vraiment utile pour eux, et logistiquement beaucoup plus facile que de les emmener en autobus au studio, s'ils apprenaient tous à s'enregistrer dans leur propre studio d'enregistrement. C'est ce que j’ai fait avec l’argent. Nous avons obtenu une loop station pour chaque groupe de 5, un studio d’enregistrement mobile. J'ai acheté des guitares acoustiques LAVA, qui sont comme des guitares acoustiques mais elles ont toutes les pistes d'accompagnement sur le côté. Les enfants peuvent donc trouver une idée sur la guitare, la guitare l'enregistre ensuite et ils peuvent la jouer, le son de la batterie sortant en même temps de la guitare. Nous avons acheté un bon micro pour enregistrer leurs voix et des écouteurs pour le mixage. Chaque fois qu'ils peuvent être créatifs et contrôler leur expérience musicale, c'est là qu'on les attire vraiment et qu'on leur donne le goût de consacrer leur vie à la musique.

Qu’avez-vous fait avec l’argent de votre prix?

Ce que j’ai fait avec mon prix est probablement différent de ce qu’auraient fait la majorité des enseignants. J'ai travaillé pour la CIBC à Halifax pendant un an lorsque j'essayais d'entrer dans le programme de jazz, et j'ai donc manqué quelques occasions qui me hantent encore. J'avais l'intention d'utiliser la totalité de l'argent pour cela, mais la veille de notre retour à Yellowknife, notre gestionnaire d'immeuble nous a appelés pour nous dire que notre deuxième chauffe-eau avait explosé.

J'ai donc dû dépenser environ 6 000 $ pour un chauffe-eau. J'avais l'intention de prendre les 10 000 dollars au complet et de les placer en cryptomonnaie parce que mon ami m'avait demandé de me lancer dans les Bitcoins quand ça a commencé. Si je l’avais écouté, je ne pense pas qu'il l'ait fait non plus, mais si nous avions mis 1 000 $, nous aurions probablement près de 7 millions chacun à l'heure actuelle. J'ai donc commencé à faire des recherches sur les cryptomonnaies, puis j’ai investi 1 000 $, ce qui m'a permis de tripler mon investissement; je me suis donc lancé dans le monde des cryptomonnaies, en essayant de faire fructifier mes profits.

Avez-vous des conseils à donner au gagnant de cette année?

Je dirais au gagnant du prix MusiCounts de l'enseignant de l'année d'être simplement présent. Il se passe tellement de choses pendant ces cinq jours que l'on peut passer à côté et être débordé. Chaque jour, sommes-nous vraiment attentifs à ce qui se passe ici? Nous observions les gens et essayions d'avoir autant de conversations que possible avec les personnes présentes aux différentes soirées et autres. Simplement d’être présent et très reconnaissant, parce que ma famille était là. Ça va passer très vite. L'année suivante, utilisez votre temps pour continuer à avoir une influence positive sur la musique et commencez vraiment à penser à laisser un héritage, car de nombreuses occasions s'ouvriront à vous. L'arrivée d'Anthem ici, le fait d'avoir un label, même en écoutant ma propre musique avec Agony of the Leaves, je me suis dit : « C'est incroyable ».

Je dirais simplement aux enseignants de penser à toutes les relations qu’ils pourront établir. Si vous avez des idées pour lesquelles vous vous questionnez : « Si cela se produisait, serais-je à la hauteur? »; oui vous l’êtes. Même si vous n'êtes pas le gagnant, le simple fait d'être nommé ouvre toutes sortes de portes. Pour moi, j'ai commencé à recevoir des appels pour des spectacles et à obtenir plus d'argent pour ces spectacles simplement en étant mis en candidature. Même si ce sont presque deux mondes distincts – mon groupe de rock et mon enseignement – vous avez maintenant la confirmation que vous êtes sur la bonne voie. Utilisez toutes les idées que vous voulez en classe pour que votre programme et votre cours aient encore plus d'influence sur les élèves. Poursuivez l'étude de la musique, car vous êtes sur la bonne voie.

*Entrevue condensée à des fins de lisibilité.