« Les premières personnes à arriver à l’école, celles qui sont les dernières à partir et qui sont toujours là pour les enfants : ce sont les professeurs de musique. » : Jeannie Hunter

mars 13, 2025

Rencontrez nos finalistes pour le Prix MusiCounts du professeur de l’année 2025 – ensuite : Jeannie Hunter de Ottawa, ON.

Nous sommes ravis de souligner le 20e anniversaire du Prix MusiCounts du professeur de l’année, présenté par Anthem Entertainment, événement qui reconnaît et honore chaque année les professeurs de musique canadiens exceptionnels.

Écoutez les Prix JUNO 2025 le dimanche 30 mars, date où le gagnant sera annoncé, et suivez-nous sur notre site Web et sur nos plateformes de médias sociaux @MusiCounts.

À quoi ressemble le programme de musique offert à votre école?

Je me sens très privilégiée d’être dans une école où le programme musical est sorti renforcé de la période de la COVID. Nous avons fait beaucoup de travail de conscientisation pendant la pandémie. J’ai un orchestre de concert composé de 95 musiciens pour les classes de 9e et 10e années, des orchestres de jazz, des chorales, des petits ensembles, des combos et des ensembles de percussions. C’est donc un grand programme dynamique et beaucoup de choses se passent le matin, le midi et le soir. Il y a des répétitions, des séances de jazz improvisé, et bien plus. Ici, la tranquillité n’existe pas.

Comment MusiCounts a-t-elle eu un impact sur ces programmes?

J’ai reçu des subventions MusiCounts dans deux écoles différentes. Si je me souviens bien, la première a été accordée lorsque j’étais à l’école secondaire Brookfield, en 2009. Nous avons d’abord utilisé cet argent pour financer la création d’un programme complet. Nous n’avions pas de programme de guitare dans cette école, alors nous avons utilisé les fonds pour acheter plusieurs guitares et ce programme est actif depuis 16 ans. Nous avons également utilisé cette subvention pour acheter de nombreux instruments de percussion provenant des quatre coins du monde. À l’époque, Brookfield disposait d’une chorale que j’avais fondée et qui s’appelait World Voices Choir. L’idée est née du fait que les enfants provenaient de milieux très diversifiés et que la musique chorale traditionnelle ne nous convenait tout simplement pas. Nous avons donc commencé à reproduire la musique que les parents des enfants nous avaient apprise, et tout ce que nous pouvions trouver qui avait été composé ou noté aux quatre coins du monde, et nous avons utilisé tout l’équipement de percussion pour soutenir cela. Par exemple, nous avons acheté beaucoup de matériel de percussion auxiliaire : des tambours de groupes de samba, des tambours à main, soit des instruments que nous pouvions transporter. À l’époque, la campagne de Stepen Lewis « Grandmothers to Grandmothers » (de grand-mère à grand-mère), par exemple, était dans le processus de soumettre une pétition sur la Colline du Parlement. Nous les avons donc traités en utilisant tout l’équipement que nous avions acheté et avec lequel nous pouvions nous rendre de l’hôtel de ville à la Colline du Parlement pour présenter leur pétition. Cela nous a permis de diversifier ce que nous avons été en mesure de faire. Nous avons ensuite acheté d’autres instruments clés dont l’école avait besoin, ce qui a eu un impact important sur ce programme.

Ensuite, à l’école secondaire Hillcrest, que j’ai fréquentée par la suite, il n'y avait littéralement aucune percussion. Je ne savais même pas ce qu’était un stylophone portatif. Un instrument d’une octave et demie. Nous ne pouvions vraiment pas nous préoccuper des orchestres de concert modernes ou de la musique contemporaine émanant de divers compositeurs, et nous n’avions pas l’équipement nécessaire pour le faire. Nous avons vraiment contribué à diversifier ce programme en apportant, une fois de plus, plus de percussions et quelques instruments clés qui manquaient à notre arsenal. Nous avons acheté des choses que la plupart des écoles n’auraient jamais pu se permettre, en particulier les écoles plus anciennes. Il n'y avait pas de budget de remplacement ou de réparation ni d'infrastructure pour quoi que ce soit. Nous avons donc acheté un flugelhorn, un saxophone soprano, des instruments qui nous ont vraiment permis de nous développer et d'explorer les possibilités musicales à notre portée.

Qu’est-ce que cela vous fait d’être en nomination pour le Prix MusiCounts du professeur de l’année 2025?

Il s’agit d’une très bonne question qui est très difficile à quantifier. Il est presque impossible de concevoir qu’on me pose cette question. Je regarde autour de moi et je vois tant de professeurs de musique qui sont tout simplement les meilleurs êtres humains que je connaisse, qui travaillent si dur et qui sont les premiers à arriver à l’école, les derniers à la partir le soir, et qui sont toujours là pour les enfants : voilà ce que c’est que d’être professeur de musique. Lorsque je regarde les autres candidats, je suis très honorée d’avoir été sélectionnée. En toute honnêteté, c’est avec humilité que j’ai été sélectionnée et cela me donne envie de travailler encore plus fort et de continuer à grandir, et à m’améliorer. Il faut donc redoubler d’efforts, rester humble et continuer à donner la priorité aux enfants et à l’éducation musicale.

Est-ce qu’un professeur de musique ou un mentor vous a inspiré?

Il s’agit encore là d’une très bonne question et je ne peux pas y répondre en mentionnant un seul nom, car je suis continuellement inspirée par les gens qui m’entourent. Encore une fois, je regarde mes collègues qui sont des candidats pour ce prix et je suis incroyablement inspirée. Je suis toujours très amie avec mes deux professeurs associés et j’ai reçu mon diplôme de Collège des professeurs en 1993! Je peux toujours les appeler et poser des questions. J’ai la chance de pouvoir compter sur un incroyable réseau de soutien de femmes professeurs de musique au sein de mon conseil, et nous pouvons nous appeler les unes les autres et nous aider dans n’importe quel domaine. Mais en fin de compte, ce qui m’inspire le plus, ce sont les enfants à qui j’enseigne, et le fait d’honorer leur parcours dans l’éducation musicale et de vouloir les rejoindre. Je suis donc inspirée chaque jour par les enfants à qui j’enseigne. Et je suis incroyablement inspirée par mon propre fils. Il était musicien et étudiait le jazz. Je pense à son expérience, à la mienne et à celle des enfants, et je m’efforce de faire en sorte que ce que je peux offrir dans mon espace corresponde aux besoins de chaque enfant.

Incroyable. Votre fils espère-t-il avoir une carrière dans la musique ou est-ce sa carrière?

Mon fils est en troisième année de jazz à l’Université McGill, où il étudie l’interprétation, et il m’épate tous les jours. Son dynamisme et sa passion me rappellent que c’est ce qui est important : les enfants qui sont en face de vous chaque jour. Ce dont ils ont besoin et comment vous pouvez le leur apporter, et comment vous pouvez grandir en tant qu’êtres humains en faisant de la musique ensemble.

Qu’attendez-vous avec impatience de faire aux prix JUNO 2025 à Vancouver?

Je sais que ce n’est pas nécessairement la réponse que vous recherchez, mais je suis très enthousiaste! J’étais déjà une accro des prix JUNO, voire même une fanatique. J’adore la musique canadienne et mon mari et moi fréquentons souvent des concerts. Nous sommes une famille passionnée par la musique. Nous allons au Festival de jazz, au Centre national des arts, ici à Ottawa, et je suis très enthousiaste à l’idée de voir tous ces gens extraordinaires réunis en un seul endroit, de participer à tous les événements et d’écouter de la musique en direct. J’adore le Songwriter’s Circle. Je suis très enthousiaste, et lorsque les prix JUNO ont eu lieu ici à Ottawa, nous avons acheté des billets dans les gradins perchés et j’ai adoré chaque minute. J’aime assister aux spectacles et voir tous ces gens qui sont des héros de la musique canadienne. Ce sera une expérience extraordinaire et je n’ose imaginer à quel point cela me changera à nouveau en tant que professeur de musique et me donnera envie de continuer à m’investir, à en faire plus et à honorer la musique et les musiciens canadiens. Je suis incroyablement enthousiaste par tout ce qui se passe actuellement.

*Entrevue condensée à des fins de lisibilité.